Le championnat du monde de rugby est l’un des événements sportifs les plus populaires et les plus suivis au monde. Il rassemble tous les quatre ans les meilleures équipes nationales de rugby à XV, qui s’affrontent pour décrocher le titre suprême. Mais au-delà de l’aspect sportif, ce tournoi a aussi des impacts économiques importants pour les pays organisateurs et participants, ainsi que pour le développement du rugby dans le monde.
Les retombées économiques pour le pays organisateur
Le pays qui accueille le championnat du monde de rugby bénéficie d’une forte visibilité internationale, qui peut renforcer son image et son attractivité. Il profite également d’un afflux de touristes, qui viennent assister aux matchs et découvrir le pays. Ces touristes dépensent de l’argent dans l’hébergement, la restauration, les transports, les loisirs, etc., ce qui génère des recettes pour le secteur du tourisme et pour l’économie locale. Par exemple, selon une étude réalisée par EY, le championnat du monde de rugby 2015, organisé en Angleterre, a attiré 406 000 visiteurs étrangers, qui ont dépensé 958 millions de livres sterling (environ 1,1 milliard d’euros) dans le pays. Le championnat du monde de rugby 2019, organisé au Japon, a attiré 242 000 visiteurs étrangers, qui ont dépensé 437 millions de dollars (environ 370 millions d’euros) dans le pays.
Voici une vidéo relatant les retombées économiques pour la France :
Le pays organisateur bénéficie aussi des revenus liés à la billetterie, aux droits de diffusion et au sponsoring. Ces revenus sont partagés entre l’organisateur et World Rugby, l’instance internationale qui gère le rugby à XV. Selon World Rugby, le championnat du monde de rugby 2015 a généré 250 millions de livres sterling (environ 290 millions d’euros) de revenus nets pour l’organisateur et 220 millions de livres sterling (environ 255 millions d’euros) pour World Rugby. Le championnat du monde de rugby 2019 a généré 216 millions de dollars (environ 183 millions d’euros) de revenus nets pour l’organisateur et 350 millions de dollars (environ 296 millions d’euros) pour World Rugby.
Le pays organisateur doit aussi faire face à des coûts liés à la préparation et à la tenue du tournoi, notamment pour la construction ou la rénovation des stades, la sécurité, la logistique, la promotion, etc. Ces coûts sont en partie compensés par les subventions publiques ou privées, ainsi que par les retombées économiques indirectes, comme la création d’emplois ou l’augmentation du PIB. Par exemple, selon l’étude d’EY, le championnat du monde de rugby 2015 a coûté 1,3 milliard de livres sterling (environ 1,5 milliard d’euros) au Royaume-Uni, mais il a rapporté 2,3 milliards de livres sterling (environ 2,7 milliards d’euros) à son économie, soit un bénéfice net de 1 milliard de livres sterling (environ 1,2 milliard d’euros). Le championnat du monde de rugby 2019 a coûté 500 millions de dollars (environ 423 millions d’euros) au Japon, mais il a rapporté 4,1 milliards de dollars (environ 3,5 milliards d’euros) à son économie, soit un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars (environ 3 milliards d’euros).
Les retombées économiques pour les pays participants
Les pays qui participent au championnat du monde de rugby peuvent aussi tirer des bénéfices économiques de leur participation, notamment en termes de notoriété, de tourisme, de commerce ou de diplomatie. Par exemple, selon une étude réalisée par Deloitte, le championnat du monde de rugby 2011, organisé en Nouvelle-Zélande, a permis à la France, finaliste malheureuse, d’accroître sa visibilité médiatique et de renforcer ses relations avec le pays hôte. Le championnat du monde de rugby 2019, organisé au Japon, a permis à l’Afrique du Sud, vainqueur du tournoi, d’améliorer son image et de stimuler son économie. Selon le ministre sud-africain des Sports, Nathi Mthethwa, la victoire des Springboks a eu un impact positif sur le moral des Sud-Africains, sur la confiance des investisseurs et sur le tourisme.
Les pays participants peuvent aussi profiter des revenus liés aux droits de diffusion et au sponsoring. Ces revenus sont versés par World Rugby aux fédérations nationales de rugby, qui les utilisent pour financer le développement du rugby dans leur pays. Selon World Rugby, le championnat du monde de rugby 2015 a permis de distribuer 245 millions de livres sterling (environ 284 millions d’euros) aux fédérations nationales de rugby. Le championnat du monde de rugby 2019 a permis de distribuer 400 millions de dollars (environ 338 millions d’euros) aux fédérations nationales de rugby.
Les retombées économiques pour le développement du rugby
Le championnat du monde de rugby a aussi des effets positifs sur le développement du rugby dans le monde, en termes de popularité, de pratiquants, de structures ou de partenariats. Par exemple, selon World Rugby, le championnat du monde de rugby 2015 a attiré 2,47 milliards de téléspectateurs dans le monde, soit une augmentation de 27% par rapport à l’édition précédente. Il a aussi permis d’augmenter le nombre de licenciés dans les pays participants et non participants. Le championnat du monde de rugby 2019 a attiré 857 millions de téléspectateurs dans le monde, soit une augmentation de 26% par rapport à l’édition précédente. Il a aussi permis d’augmenter le nombre de pratiquants au Japon et dans la région Asie-Pacifique.
Le championnat du monde de rugby permet aussi à World Rugby de financer des programmes et des projets visant à promouvoir le rugby dans le monde, notamment dans les pays émergents ou en développement. Selon World Rugby, le championnat du monde de rugby 2015 a permis d’investir 245 millions de livres sterling (environ 284 millions d’euros) dans le développement du rugby mondial sur la période 2016-2019. Le championnat du monde de rugby 2019 a permis d’investir 400 millions de dollars (environ 338 millions d’euros) dans le développement du rugby mondial sur la période 2020-2023.