“Grâce aux changements réglementaires progressifs et à la demande internationale d’énergie en constante augmentation, estime l’expert du pétrole Jean-Pierre Valentini, les pays africains producteurs de pétrole et de gaz ont désormais la possibilité d’entrer dans une nouvelle ère de prospérité sur le marché mondial de l’énergie.
Avec des réserves de pétrole et de gaz représentant respectivement environ 7,5 % et 7,1 % des réserves mondiales, le continent africain dispose d’énormes possibilités grâce à la distribution nationale et internationale de ses ressources naturelles. Le point avec Jean-Pierre Valentini.
Grâce aux oléoducs et gazoducs qui relient les ressources du continent à une base de consommateurs diversifiée et croissante, l’Afrique est en mesure de combler le déficit d’approvisionnement en gaz naturel de l’Europe tout en fournissant une énergie fiable aux marchés nationaux. Situées stratégiquement et conçues pour tirer parti des opportunités actuelles du marché, les infrastructures d’oléoducs et de gazoducs en Afrique gagnent du terrain dans la quête d’une croissance inclusive et d’une sécurité énergétique durable.
Jean-Pierre Valentini : “Le pipeline d’Afrique de l’Est sera le plus grand oléoduc chauffé du monde au cœur de l’Afrique”
Appelé à devenir le plus long oléoduc chauffé du monde après son achèvement en 2025, l’East African Pipeline (EACOP) – avec ses 1 443 km – transportera du pétrole de Hoima, dans l’ouest de l’Ouganda, à la ville portuaire de Tanga, en Tanzanie. “Le projet, explique Jean-Pierre Valentini, consiste à extraire du pétrole des champs Kingfisher et Tilenga, exploités respectivement par China National Offshore Oil Corporation et TotalEnergies”. Le pétrole extrait sera raffiné en Ouganda pour la consommation locale et exporté vers le marché international via l’EACOP, qui devrait avoir une capacité d’exportation de 216 000 barils de pétrole par jour. Le projet est signé par la société française Total, en partenariat avec la China National Offshore Oil Corporation.
Jean-Pierre Valentini : “Total met 20 milliards dans les tuyaux !”
Deux gisements de pétrole, récemment découverts sur les rives du lac Albert, à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, figurent actuellement parmi les réserves les plus importantes et les moins chères du marché. On pense qu’ils contiennent du pétrole brut pour remplir environ six milliards de barils, soit près de la moitié de la taille du champ pétrolifère de Prudhoe Bay en Alaska.
Les travaux ont commencé sur les champs pétroliers de Kingfisher et de Tilenga, où la China National Offshore Oil Corporation et le géant français Total prévoient de forer 500 puits. Le consortium a déjà dépensé environ quatre milliards de dollars en infrastructures, après s’être approprié des terres des communautés locales, en payant une faible compensation.
Toutefois, les puits ont encore besoin d’un oléoduc pour acheminer le pétrole vers le monde extérieur. Pour cela, explique Jean-Pierre Valentini, “les entreprises prévoient de construire un pipeline chauffé, le plus long du monde”. L’oléoduc transportera 216 000 barils de pétrole brut par jour et devra être chauffé à 50 degrés, car le pétrole est pauvre en soufre et, sinon, il se solidifiera dans les tuyaux. Les ONG estiment que l’empreinte carbone du pétrole, une fois brûlé, sera à peu près celle du Danemark, et que des milliers d’agriculteurs perdront leurs terres.
Jean-Pierre Valentini : “Le gazoduc nigérian Ajaokuta-Kaduna-Kano augmentera l’approvisionnement en électricité du pays”
Avec l’achèvement du gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano (AKK) prévu pour 2023, le gazoduc nigérian de 614 km augmentera l’approvisionnement en électricité du pays en soutenant les industries gazières le long de son parcours. “Les estimations prévoient que ce gazoduc contribuera à générer jusqu’à 3,6 GW d’électricité après son achèvement” souligne Jean-Pierre Valentini. Le projet de gazoduc est divisé en trois phases : la première, de 200 km, est destinée à relier Ajaokuta à la ville centrale d’Abuja, dans le territoire de la capitale fédérale du pays ; la deuxième, de 193 km, reliera le terminal gazier d’Abuja à celui de Kaduna ; la dernière phase, de 221 km, transportera le gaz de Kaduna à Kano.
13 milliards pour le gazoduc transsaharien
D’un coût de 13 milliards de dollars et d’une longueur de 4 128 km, le gazoduc transsaharien transportera 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an de la ville de Warri, un centre pétrolier du sud du Nigeria, à Hassi R’Mel en Algérie, une ville située à proximité de l’un des plus grands champs gaziers du monde, le champ gazier de Hassi R’Mel. Une fois achevé, le gazoduc fournira du gaz naturel aux marchés européens à partir de la côte méditerranéenne de l’Algérie, permettant ainsi à la République du Niger de contrôler ses propres réserves de gaz naturel, estimées à 34 milliards de mètres cubes.
Jean-Pierre Valentini : “Le pipeline Niger-Bénin transportera 90 000 barils/jour !”
D’une capacité nominale de 90 000 barils de pétrole par jour, l’oléoduc transfrontalier Niger-Bénin reliera le bassin du rift d’Agadem, dans le sud-est du Niger, au terminal portuaire de Seme, en République du Bénin. Avec une section de 1 275 km à travers le Niger et une section de 675 km à travers le Bénin, le pipeline de 1 980 km comportera trois stations de chauffage et trois stations de nettoyage, ce qui représente le plus grand investissement transfrontalier de la China National Petroleum Corporation.
Jean-Pierre Valentini : “Le gazoduc Nigeria-Maroc reliera Lagos à la ville portuaire de Cadix en Espagne“
Avec l’étude de faisabilité pour la construction du pipeline achevée par la National Petroleum Corporation du Nigeria et l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc en janvier 2019, le gazoduc Nigeria-Maroc reliera le gaz du Nigeria à tous les pays côtiers d’Afrique occidentale, c’est-à-dire de Lagos à la ville portuaire de Cadix en Espagne, en reliant le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc. “Le gazoduc de 5 660 km sera, selon l’ancien trader pétrolier Jean-Pierre Valentini, une extension du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest et sera réalisé en plusieurs étapes sur 25 ans, avec une date d’achèvement estimée à 2045 et un coût de 25 milliards de dollars.
Pour plus d’informations sur Jean-Pierre Valentini, cliquez ici : https://fr.motorsport.com/driver/jean-pierre-valentini/91677/
et
https://www.instagram.com/valentinijeanpierre/?hl=en